mercredi 1 mai 2013

Train depress.

Les rues froides sont désertes et les lumières éteintes dans ce quartier vivable, sans prétention; dans ce quartier vide d'âmes.
Les trains ont l'étrange particularité de nous mener là où tout un chacun est forcé d'aller. C'est une souffrance de prendre un train le matin. L'ironie n'est pas de se lever pour ne rien faire mais bien de se lever en pensant faire quelque chose que l'on ne fera pas hélàs! Bonne journée aux voyageurs de peu de fortune dont l'angoisse du train du matin n'est rien à comparer à la déception de trouver les locaux de son travail vides. Vides aussi d'espoir comme la porte que l'on vous ouvre pour vous dire avec la plus belle innocence  :"désolée c'est demain la rentrée". Alors on repart le coeur léger en se disant qu'être con tôt le matin empêchera toute autre connerie durant la journée...
Il fait beau.  Etrange : déjà la neige a pointé son froid d'indifférence. Demain la pluie accompagnera une autre journée aventureuse. Le Yorkshire a l'air triste sous ses atours romanesques. Encore un train à prendre, à Londres cette fois-ci. Les attentes de train à Londres sont exactement les mêmes, l'atmosphère ne change pas et la joie de revenir n'est manifestement pas présente. C'est dans les salles d'attente de retour que l'on fait face à ce qui nous dérange : l'angoisse de retrouver cette vie sans avenir dans ce pays étranger depuis l'enfance où l'on s'est toujours sentis rejetés. Sur les visages passifs des voyageurs patients, touristes aux accents prétentieux inchangés,  il se dégage la même arrogance qu'ils ont cultivée à l'origine et qu'ils transportent avec eux en bagage. Bien ancrée sur leur visage qui vous dégoûtent de vouloir pénétrer dans ce non - avenir.
Les salles d'attentes européennes se ressemblent certes  néanmoins celle de Londres différe dans la mesure où elle est d'utilité  : tu t'emmouscailles  mais tu réfléchis!
Rien n'avait changé donc. C'est chaque fois la même chose à tous coins de rue: toujours la même haleine horrifiante qui fait perdre aux mots qu'elle enveloppe tout leurs sens. Terrible!

 Les retours vers l'exil sont chaleureux et rapides. Aucune empreinte d'arrogance aux alentours. Le calme inhabituel logeait partout jusqu'à ce que je décide de me poser paisiblement dans un café afin d'y savourer un "tue le temps" et que des garnements aux têtes blondes y viennent voler sous ma naturelle naïveté.  Je m'étonnais du manque de sévérité de la police envers ces jeunes touristes venus appliquer leur art linguistique qu'ils avaient sans doute expérimenté dans leurs écoles chics. Aucun coupable repéré, aucun coupable de substitution désigné. C'était à se demander si un délit léger valait une caméra de "bienveillance"?!


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